Jeffrey Silverthorne
Né en 1946 à Honolulu, Hawaï. Vit et travaille à Cranston, USA.
L’œuvre de Jeffrey Silverthorne se caractérise par sa capacité à traiter de sujets épineux, tels que la mort et le sexe, pour rendre compte d’une certaine réalité du monde. A la fin des années 1960, l’attirance des photographes américains pour des sujets extrêmes et transgressifs, résulte du contexte politique et social de l’époque, où règne un climat de guerre, de revendications et de remise en question. Dans l’élaboration d’une œuvre, l’intérêt de l’artiste s’exprime dans le besoin d’apparition du sentiment, d’une réaction, qui transcende l’esprit et la réflexivité du spectateur.

Head, after autopsy’ (série Morgue)

Beating Victim’ (série Morgue)

Demented Billy’ (série Female Impersonators)
Plus que des vues ceux sont des ambiances, des textures, des idées que Jeffrey Silverthorne photographie. Avec Paul 1969, il symbolise l’affirmation d’une contre-culture, le courage d’une jeunesse qui ne trouve pas sa place dans la société. L’artiste donne un visage à une génération oubliée. La notion de transgression est également récurrente dans son travail. C’est cette notion d’interdits, de jeu, de dépassement de soi aussi bien psychologiquement que physiquement, que l’on retrouve avec Demented Billy. En représentant cet ange torturé, perdu entre innocence, virilité et ridicule, l’artiste fait la démonstration d’une détresse avec beaucoup de dérision. Chaque série photographique est une expérience pour celui qui s’y confronte.

Dougie, Jackie et Rollin’ (série Female Impersonators)

Crib death’ (série Morgue)

Alabama man on bed, Dallas Cowboys, Texas Mexico, Boystown, Nuevo Laredo

Dead Baby’s Head’ (Goodbye to Harry Callahan) (série Morgue)

Home Death’ (série Morgue)

Boy Hit by Car’ (série Morgue)

Paul 1969

Woman who died in her sleep’ (série Morgue)
Woman who died in her sleep, est une oeuvre qu’il réalise en 1972, lorsqu’il commence son travail sur le thème de la morgue. La femme représentée sur cette photographie, nous laisse perplexe ; de prime abord, elle semble endormie, des coutures sombres traversent grossièrement son corps nu, étendu sur un brancard, et n’offrent aucun doute sur son véritable état. Les marques qui figurent sur ce corps sont celle de l’autopsie.
L’artiste saisit, au-delà de la mort omniprésente, l’apparent repos qui se dégage de ce corps féminin. Sa position reflète également ce moment où, s’étirant poings fermés, l’humain rompt avec son état semi-conscient dû au sommeil. La photographie diminue, ici, la distance entre le sommeil et la mort, deux états qui ne se révèlent pas si éloignés l’un de l’autre. Le mimétisme est patent, le sommeil s’apparente à la mort et la mort se dissimule derrière la forme du sommeil.

Man who lived upstairs from his divorced wife” (série Morgue)
