
(Forever Free) Picasso Monkey
Picasso Monkey met en scène un paysage simple, presque enfantin duquel se détache un singe aux yeux bandés, à la bouche ouverte comme criant, posté sur un escabeau en train de peindre le ciel en noir, et dont la palette laisse couler la peinture au sol.
C’est à travers un style plus naïf que l’artiste met en avant son propos. Le titre évoque le singe de Picasso, artiste controversé sur son rapport aux arts de l’Afrique, dont il se serait grandement inspiré dans son œuvre, allant jusqu’au pillage de ce patrimoine culturel, dans le contexte colonial de son époque.
Forever Free est une série d’œuvres aux médiums divers, la première de l’artiste. Il y explore les caractéristiques et spécificités de la culture étasunienne, qu’il considère loin de sa propre réalité. Il utilise notamment le personnage caricatural de Sambo pour mettre en relation le passé colonial du pays et ses évolutions concernant ces questions.
Provenance : Galerie Templon, Parris. Acquisition en 2022.

(Forever Free) Tickle Down
Sur un riche fauteuil repose un être acéphale, blanc, vêtu comme un dandy, portant dans ses mains un livre. Malgré le noir et blanc de l’image, la lumière met en valeur ce personnage énigmatique, avant de réveler à travers son reflet un nourisson noir hurlant, comme écrasé sous le poids du fauteuil, dans l’indifférence totale du personnage assis.
Le titre de l’œuvre fait écho au “trickle down”, la théorie du ruissellement selon laquelle l’Etat doit permettre l’enrichissement des plus riches, dans l’indifférence la plus totale des classes populaires. À travers le mot “tickle”, “chatouiller” en anglais, ce titre prend une dimension ironique qui renforce cet aspect.
Forever Free est une série d’œuvres aux médiums divers, la première de l’artiste. Il y explore les caractéristiques et spécificités de la culture étasunienne, qu’il considère loin de sa propre réalité. Il utilise notamment le personnage caricatural de Sambo pour mettre en relation le passé colonial du pays et ses évolutions concernant ces questions.
Provenance : Galerie Templon, Paris. Acquisition en 2022
Ange à la cloche

Bended bitten apple knees
Bête à deux têtes
Inspirée par l’esthétique cinématographique, Nazanin Pouyandeh lui emprunte ses cadrages et lumières. Dans Bête à deux têtes, elle opte pour le plan rapproché et focalise l’attention sur l’étreinte de deux femmes dénudées sur le point de s’embrasser. Leur posture semble rejouer la tension de la scène tatouée sur le bras de l’une d’entre elles, où une créature fantastique à deux têtes évoquant la figure mythique de l’amphisbène, se mord la queue. Mythe et réalité entrent en résonnance pour transposer la scène hors du monde et du temps.
Blow
Bibliographie sélective:
Nina Childress 1081 Peintures. (2021). Beaux-Arts de Paris éditions, FRAC Nouvelle-Aquitaine MÉCA et Galerie Bernard Jordan.
Radi, Fabienne (2021). Une autobiographie de Nina Childress. Beaux-Arts de Paris éditions.
Provenance : Galerie Art Concept, 2022
Consuming a Grief That’s Yet to Come
Cunt
Nous retrouvons dans l’oeuvre graphique “Cunt”, un des motifs que l’artiste décline et digresse dans son travail : la figure du clown. Ici, les attributs de ce personnage se révèlent sur un curieux portrait d’enfant. Cette image contient une certaine étrangeté, une dimension à la fois inquiétante et amusante qui fait sa force tragi-comique. L’apparence classique de ce portrait d’enfant est détournée, car ce dernier a le front auréolé de l’insulte vulgaire “cunt” – “con” en français. Si le rôle du clown est de susciter le rire, les yeux embués de larmes de l’enfant trahissent un certain malaise et accentuent le sentiment ambigu inhérent à l’œuvre.
Puisque le processus de création de Jean-Luc Verna implique que le dessin initial soit corrigé, il en résulte des images à plusieurs couches, où la réinterprétation est essentielle. L’œuvre finale est imprégnée des traces de différentes temporalités et spontanéités, faisant d’elle une sorte de palimpseste visuel où la perte et le souvenir se mêlent pour former une nouvelle apparition.

Depth Pool
Depth Pool plonge le visiteur dans un décor d’abord surprenant, qui se révèle inquiétant et déroutant. Si le titre évoque la profondeur d’une piscine, elle se retrouve ici entièrement vide, comme saccagée, dans un espace perturbé et abandonné.
L’inscription au sol “Depth” renforce cet aspect angoissant, scindant le lieu de manière horizontale. Les marques et reflets au sol perturbent notre perception de l’espace, s’inscrivant dans la tradition des espaces liminaux, hors du temps, clos, qui assure une transition avec un extérieur tout aussi intriguant.
Provenance : Galerie Suzanne Tarasieve (Paris), 2022.

DOC KAPITANOZ “F.U.T.U.R.E” DE BRAIN DE L.O.V.E.!
Dream Sharing

EARLY BUS
Dans un environnement sombre, à peine éclairé, des personnages isolés attendent le bus. Diluée dans la matière picturale, la scène semble suspendue dans le temps. Elle oscille entre présence et absence, tel un souvenir qui peine à se manifester pleinement.
La toile s’inscrit au sein de la série Nyayo Bus Series.
Provenance : Galerie AKKA Project, 2022

Ectopic Pregnancy
Ce dessin de Marilyn Monroe donne à voir l’actrice sortant de l’hôpital après qu’elle ait subit une grossesse extra-utérine. La presse et la foule se trouvait alors à l’extérieur, la forçant à se maquiller et à afficher un sourire après une expérience traumatisante, éprouvante physiquement et mentalement. Le portrait que dessine Nina Mae Fowler met l’accent sur les dérives de la célébrité soulignant à la fois la superficialité de ce milieu et la violence que peut entraîner la surexposition médiatique qui l’accompagne. Elle accompagne le dessin d’un cadre en aluminium fait main évoquant un plateau chirurgical.
Provenance : Galerie Suzanne Tarasieve, Paris, 2022

Espace urbain
Bibliographie :
Soyer Barbara. (2022). Dessin dans l’art contemporain. Pyramid éditions.
Gina

GOLDEN GIRLS, NAIROBI HIP EDITION. MYSTERY LADY
L’oeuvre s’inscrit dans la série Light and Blue Silence.
Provenance : Galerie AKKA Project, 2022

HORS VUE 18
Provenance : Galerie C, Paris. Acquisition en 2022.
I Can’t See You
Institute of Captivity

IRAN BOX

IRAN FALSE ARITHMETIC

IRAN UNTITLED 1 – MAN 1

Jasper Johns
Au sein d’un polyptyque peint, la figure de Jasper John embué par l’ennui lors d’un vernissage est répété et décliné sur quatre toiles. Vaporeux sur les supports extérieurs, son image et sa silhouette se diluent progressivement dans la matière picturale des tableaux centraux. L’ensemble a été réalisé à partir d’une photographie réinvestie par la peinture. Au moyen d’une mise au carreau, l’artiste Youcef Korichi agrandit le modèle original, le répète et le déconstruit au sein d’une succession de toiles. Loin d’être corrigé, le flou à l’œuvre dans le modèle original est rejoué et exacerbé pour plonger le spectateur au cœur d’un jeu de surfaces et textures, au plus près de la matière.
Bibliographie :
Youcef Korichi, Les Oripeaux. (2021). Galerie Suzanne Tarasieve, Paris.
Provenance : Galerie Suzanne Tarasieve, Paris, 2022
Jeune berger marqué au fer rouge après avoir perdu une bête, Changalane, 1972
Katya

L’amour toujours
© ADAGP, Paris. Photo Fabrice Gousset, courtesy Loevenbruck, Paris.
Non sans une certaine effronterie, il y a une nature composite dans le travail d’Arnaud Labelle-Rojoux, que l’on retrouve dans sa série de collage « L’amour toujours », datant de la fin des années 1970. Elle s’apparente à un détournement satirique ou artistique d’images liées à « l’amour » ou à la sexualité, présentent dans des publications d’époque, publicités, photographies, ou illustrations. Il les extraient de leurs contextes d’origine pour en faire sept collages, dont plusieurs représentations de femme (la mariée, la lesbienne, la Vierge, la danseuse gitane,…). D’autres images, des dessins et des légendes, sont associés à cette collecte et viennent perturber le sens, en ouvrant une lecture quasi anachronique. Une femme nue sur une plage est auréolée comme la Sainte Vierge, un dessin de mode représentant une femme à la coupe garçonne est titrée « je suis lesbienne et… et alors ? », le Journal de Mickey est légendée « pornographie sentimentale ». De nombreux jeux de sens s’opèrent et laissent place à un art de la formule tournant en dérision la bien-pensance et une certaine culture populaire du XXème siècle. Avec une liberté enfantine, « L’amour toujours » confronte des réalités différentes ne faisant plus qu’une. Arnaud Labelle-Rojoux offre des éclairages inédits à des images, ces dernières accèdent ainsi à un statut paradoxal par décalage, opposition ou assimilation.
Lower Level Exhibits
Lower Level Exhibits est directement tirée d’une scène de la série Mannix.
Bibliographie sélective:
Nina Childress 1081 Peintures. (2021). Beaux-Arts de Paris éditions, FRAC Nouvelle-Aquitaine MÉCA et Galerie Bernard Jordan.
Radi, Fabienne (2021). Une autobiographie de Nina Childress. Beaux-Arts de Paris éditions.
Provenance : Galerie Art Concept, 2022

Negative Objects (6 piled Up Bottles)
Roy Adzak se fait connaître vers 1963 avec ses moulages d’objets, ses Formes négatives. Appelées par Iris Clert les Objets platoniques, les Formes négatives sont réalisées entre 1956 et 1968. Roy Adzak simplifie le procédé employé pour ses Empreintes archéologiques, consistant à mouler des objets dans du ciment liquide puis du plâtre. Pour les Formes négatives, l’artiste va poncer ses objets et les recouvrir de différentes couches (cire liquide, plâtre industriel) avant de les mouler. Pour cet ensemble, il différencie les objets employés en trois catégories : les objets fabriqués par des machines, les objets manufacturés et les formes vivantes.
Son approche de l’objet s’inscrit dans la problématique du Pop Art, « autant par l’utilisation de l’objet quotidien que par la mise en place frontale » souligne Otto Hahn. Inscrit dans une réflexion autour de l’empreinte et la trace, « l’objet n’est pas seulement un fait objectif, mais une réflexion sur les rapports de l’homme et du monde » (Otto Hahn).
Source : Dossier de presse “Roy Adzak. Negative Objects. 1958 – 1974” Galerie Loeve&Co, 2022 – Texte de présentation écrit par Stéphane Corréard et Hervé Loevenbruck.
Provenance : Galerie Loeve&Co, Paris, 2022

NGWARIRIAI
Painting as Far as your Eyes Can See
Painting as far as your eyes can see met en scène l’artiste et son frère au sein d’un décor oscillant entre intérieur et extérieur, inspirés de motifs péruviens.
Les zones blanches, laissées délibérément sans peinture par l’artiste, invitent le spectateur à offrir sa propre interprétation de l’œuvre et des couleurs qu’il perçoit.
Ses peintures s’inspirent de scènes à la fois photographiées et re-composées. Elle travaille aussi avec des modèles vivants, qui lui permet d’apporter une dimension plus réaliste à son œuvre.
Provenance : Galerie Geukens & De Vil, Antwerp, 2022

Portrait

Prayer

Present Continuous
“C’est parfois en touchant les plumes d’un oiseau ou la fourrure d’un animal que me vient la meilleure manière de peindre la peau des humains.” (Alin Bozbiciu)
Dans un espace incertain, abstrait, Alin Bozbiciu peint des corps agités et fuyants, des figures troubles dont les contours ne cessent de se dissiper. Les tons froids et la véhémence du geste de l’artiste diluent et fusionnent les nus et drapés. Statiques et en mouvement, les corps virevoltent, ils s’enroulent et se déploient dans un tourbillon ininterrompu, un “présent continu”, où se conjuguent douceur et tumulte.
Provenance : Galerie Suzanne Tarasieve, Paris, 2022

PRUIIT-IGOE

RUINED FINERY – LANA TURNER
Provenance : Galerie Suzanne Tarasieve, Paris, 2022
Sans titre
Sans titre
Provenance : Galerie Loeve&Co, Paris, 2021
Photographie © Fabrice Gousset
Sans titre
Provenance : Galerie Loeve&Co, Paris, 2021
Photographie © Fabrice Gousset
Sans titre
Sur une toile de Jouy où l’on devine des paysages et des personnages, Antoni Miralda met en scène plusieurs petits soldats en plastique. En cercle, en tas ou en duel, les figurines dessinent ensemble des mises en scène à la fois décoratives et narratives, où se donnent à lire « l’absurdité de toute forme d’autoritarisme et de violence » (Loeve&Co). L’œuvre illustre l’invasion des Soldats Soldés dans la pratique d’Antoni Miralda, au cours des années 1960, quelques années après le service militaire de l’artiste. Artefact de la culture populaire, le soldat en plastique devient un outil de décryptage sociétal. Au sein de mise en scènes absurdes, il met en lumière l’absurdité même de la guerre qu’il évoque.
Photographie (détail) – en attente des droits de diffusion.
Provenance : Galerie Loeve&Co, Paris, 2021

Sans titre
Sans titre

Sans titre
Sans titre
Sans titre (le fruit)
Sans titres – Série “It’s Hard to Kill”
Fatemeh Baigmoradi a commencé la série It’s Hard to Kill en 2017, motivée par le fait qu’il existe peu de photographies représentant ses parents avant la révolution islamique de 1979 en Iran. À l’aide d’archives familiales d’amis et de voisins, elle reconstitue l’acte de son père, membre du parti Front national d’Iran, qui brûla de nombreuses images représentant sa famille, ses amis et ses collègues, pour éviter des représailles du fait de son lien à ce parti. Cette même expérience est fréquemment partagée par différentes personnes de différentes nations, pendant et après les révolutions sociales.
Sur ces images, les visages et les corps de certains individus s’entourent de lueurs ou disparaissent dans un halo. Ces effets visuels produits par la brûlure soulignent paradoxalement la présence de ces individus et leurs histoires perdues. It’s Hard to Kill montre qu’il est “difficile de tuer” l’Histoire. Émerge alors un récit plus universel sur la perte et la représentation.
Self portrait (why are you telling me about your long-term lover?)
Série “Ceux que nos yeux cherchent” #7
Série “Ceux que nos yeux cherchent” #9
Cette série s’inscrit dans la continuité de son projet photographique “Traverser” initié en 2018, dans lequel Mouna Saboni interroge sa double culture franco-marocaine, et s’inspire de l’histoire du Maroc, de son rapport à cet environnement et des rencontres qu’elle y fait. Avec “Ceux que nos yeux cherchent”, elle pousse plus loin ses réflexions vers des considérations plus universelles en questionnant l’Histoire, l’identité et la mémoire.
Mouna Saboni intègre dans ces œuvres des images d’archives ou des photos d’époque, qu’elle enfouit sous des couches de peinture blanche, et qu’elle vient faire ressurgir en grattant la surface de la matière picturale. Figés dans le temps, les individus présents dans ces images portent des fragments d’histoires oubliées, qui sont réactivés par le geste de l’artiste. Au fil de ce travail, elle peut superposer sa propre histoire, son propre regard et invite le spectateur à faire de même.

Série Plastic Crowns
Provenance : Galerie AFRONOVA, Johannesburg, 2022

Série Plastic Crowns
Provenance : Galerie AFRONOVA, Johannesburg, 2022

Série Plastic Crowns
Provenance : Galerie AFRONOVA, Johannesburg, 2022

Snake
© ADAGP, Paris. Photo Fabrice Gousset, courtesy Loevenbruck, Paris.
Speaking through an Object

Tautologia
L’oeuvre « Tautologia » invite à une nouvelle expérience de notre environnement et de notre perception. À l’aide de scotch sur plaque de plexiglas et d’ampoules lumineuses, Osvaldo Gonzalez reconstruit toute une architecture à la lisière du réel. Baignée d’une atmosphère en clair-obscur propice au rêve ou à l’idéalisation d’une réalité, il en émane une grande force poétique. Face à cet escalier, nous nous situons comme au point de départ d’une ascension menant à l’imaginaire ou au spirituel.

The Intruder
Provenance : Galerie Suzanne Tarasieve, Paris, 2022

THE ROSES THAT GREW FROM CONCRETE
La sculpture The Roses That Grew From Concrete (2021) enferme deux roses dans du savon et de la résine. Les contours des objets contenus se diluent, leurs pigments se diffusent dans le savon façonnant une image trouble, presque spectrale, un objet de mémoire chargée d’une signification allégorique. La surface craquelée laisse entrevoir des tiges, des fragments de pétale illustrant le titre métaphorique de l’œuvre.
The Storm
Vêtue d’un masque à gaz et d’un ample habit, nous retrouvons dans cette figure une réflexion chère à l’artiste : le recouvrement et l’emballage des corps. En cela, « The Storm » est proche de la série « Les Étreintes » où Claire Tabouret décline les êtres masqués en les mettant en scène recouverts de latex, pour mieux révéler leurs présences sous cette seconde peau, sur fond de paysages indistincts. L’artiste véhicule l’idée que de la disparition – ici le masquage du corps – émerge une nouvelle apparition. Ce personnage nous apparaît alors comme surgissant d’une histoire enfouie, que Claire Tabouret cherche à réécrire et réactiver dans un espace-temps ambigu. Peut-être s’agit-il de l’histoire de cette figure qui obsède l’artiste : Isabelle Eberhardt (1877-1904), écrivaine suisse d’origine russe. Cette dernière adopta des identités multiples en entretenant une ambiguïté de genre, elle signait d’un nom d’homme ou d’un nom de femme, et s’habillait comme un homme, à l’image du personnage de “The Storm” dont l’allure à la fois masculine et féminine sème le trouble. Cette œuvre qui évoque l’asphyxie et l’engloutissement trouve également un écho dans les circonstances de la mort d’Isabelle Eberhardt en Algérie, noyée et enterrée sous l’écroulement de sa maison en terre lors d’un orage ayant provoqué inondation et torrent de boue. À travers ce personnage énigmatique et conquérant, l’artiste explore les questions d’identité et d’intimité.
Untitled (série “Waiting for Gebane”)
Cette œuvre s’inscrit dans la série « Waiting for Gebane » mettant en scène Theodorah Mthetyane en train d’attendre son mari Gebane, parti à Johannesburg pour travailler. Cousue à l’aide de fils rouge sur du kaffir, la figure de Theodorah apparaît et disparaît. Elle nous échappe partiellement. Senzeni Marasela explique avoir du mal à articuler ce personnage fictif, qui pendant près de 6 ans a fait partie intégrante de sa vie. Au cours d’une performance durable, l’artiste a joué le rôle de Theodorah, portant tous les jours cette robe rouge ishweshwe, que lui aurait offert Gebane. Le rouge est omniprésent dans le travail de l’artiste. De la robe ishweshwe à ses broderies en passant par ses dessins, le rouge parcourt les créations de Senzeni Marasela. Il fait notamment référence à la période de la « poussière rouge » du début des années 1900. L’artiste utilise des matériaux historiques, chargés de sens comme l’ishweshwe et le lin kaffir. Appelé localement “l’étoffe de la dissimulation”, le kaffir est un tissu de résistance, associé notamment à la guerre et longtemps vénéré par les hommes. Toute la documentation sur le processus de l’attente, comme dans Waiting for Gebane, s’exprime sur ce tissu. Pour l’artiste, « c’est devenu une façon d’inscrire les femmes noires dans l’histoire. »
Yogi Gaga
