Stigmates

du 12 mars 2012 au 09 juin 2012

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Cette nouvelle exposition dialogue traite de la force d’une peinture à travers le temps en confrontant les œuvres de l’artiste invité Philip Gurrey à celles, issues de la collection, de Jake et Dinos Chapman, George Condo, Hans-Peter Feldmann, Rachel Labastie, Mathieu Mercier, Gosha Ostretsov et Markus Schinwald.

Cette exposition sera, une nouvelle fois l’occasion d’expliquer pourquoi et comment l’art contemporain est une suite logique de l’histoire de l’Art, dont l’esthétique, la transgression, le temps qui passe forment une œuvre universelle et finalement intemporelle.

Revisiter des œuvres de l’histoire de l’art, défier le temps qui passe et en laisser des cicatrices visibles pour rendre palpable l’invisible, voilà ce dont parlent la vingtaine d’œuvres rassemblées dans l’exposition dialogueStigmates.

Ce corpus d’œuvres soulève de nombreuses questions :

comment apporter une forme moderne aux œuvres classiques et parfois oubliées de l’histoire de l’art ?

comment les artistes contemporains s’approprient-ils ces œuvres ?

comment assurer une continuité entre l’art du passé et celui d’aujourd’hui ?

Le temps qui passe laisse parfois filer et s’échapper des blessures enfouies. Les artistes, ici réunis par la Fondation Francès, ont décidé de les révéler, de libérer les fantasmes cachés et d’exorciser les états schizophrènes en les dévoilant au grand jour : Markus Schinwald pose sur ses portraits de style Second Empire des appareils de tortures, Rachel Labastie confectionne des entraves fragiles, Philip Gurrey s’attache à révéler l’âme de portraits blessés et torturés avec une grande intensité dramatique, Jake et Dinos Chapman relatent le temps qui passe et ses effets sur l’art et sur nos corps à travers une peinture ancienne, Hans-Peter Feldmann “blesse” le visage d’un portrait ancien altérant à la fois sa beauté et notre sensibilité. De son côté, George Condo repense la peinture contemporaine à travers des œuvres anciennes et y fait directement référence : pour Stigmates c’est de Goya dont il est question, d’une violence oubliée avec le Saturne dévorant ses enfants, réinterprété par Condo dans une violence imaginaire et fantasmée, toutefois moins abrupte que l’originale. Mathieu Mercier, quant à lui, efface les visages pour ne laisser apparaître qu’un masque, mi-tribal, mi-sportif et c’est pourtant dans ce vide qu’apparaissent les traces de nos cicatrices. Enfin Gosha Ostretsov révèle une obsession universelle et intemporelle, l’objet a perdu sa peau mais l’homme continue à interroger l’histoire.

Cette nouvelle exposition “Stigmates” est fidèle à l’esprit de la collection de la Fondation Francès : nous faire réfléchir sur les excès de nos vies, ceux qui nous fascinent et nous façonnent. L’exposition Stigmates s’inscrit dans un processus de sensibilisation des publics à l’art contemporain. La médiation culturelle s’applique à mieux expliquer et situer ces œuvres dans l’histoire de l’art.

One day you will no longer be loved
Jake & Dinos Chapman

One day you will no longer be loved

La série One day you will no longer be loved, présente des tableaux de portraits classiques. Les œuvres, évoquant les portraits de Goya, présentent certaines modifications effectuées par les frères Chapman. Les toiles sont volontairement salies, abîmées et donnent une impression d’abandon. Bien au-delà des premières impressions du spectateur, les frères Chapman évoquent la mémoire du passé, le souvenir qui s’efface, le temps qui passe. En s’inspirant d’œuvres anciennes et appartenant à l’histoire de l’art, les frères Chapman évoquent leur fragilité physique face au temps qui passe, ainsi que la fragilité de leur empreinte sur notre mémoire.

Provenance : Sotheby’s Londres. Acquisition en 2009.
Année : 2008
Édition : (pièce unique)
Matériaux : Huile sur toile
Hauteur : 76,4 cm
Largeur : 63,5 cm
Portrait with yellow
George Condo

Portrait with yellow

Provenance : Wright Chicago. Acquisition en 2011.

Année : 1983
Édition : (pièce unique)
Matériaux : Huile sur toile encadrée
Hauteur : 40 cm
Largeur : 30 cm
Small Elephant
Álvaro Diaz-Palacios

Small Elephant

Provenance : Galerie Les Singuliers. Acquisition en 2009.

Année : 2008
Édition : (pièce unique)
Matériaux : Huile sur panneau
Hauteur : 114 cm
Largeur : 84 cm
Profondeur : 5 cm
Portrait of woman with wounded blue eye
Hans-Peter Feldmann

Portrait of woman with wounded blue eye

Provenance : Galerie Micheline Szwajcer. Acquisition en 2011.

Année : 2011
Édition : (pièce unique)
Matériaux : Huile sur toile
Hauteur : 55 cm
Largeur : 64 cm
Eye
Philip Gurrey

Eye

Provenance : Madder 139. Acquisition en 2008.

Année : 2007
Édition : (pièce unique)
Matériaux : Huile sur panneau
Hauteur : 55 cm
Largeur : 50 cm
Descent
Philip Gurrey

Descent

Année : 2008
Édition : (pièce unique)
Matériaux : Huile sur panneau
Hauteur : 55 cm
Largeur : 50 cm
Entraves (2)
Rachel Labastie

Entraves (2)

“Entraves” représente des menottes fabriquées en porcelaine, des objets purs tels des bijoux mais qui en réalité sont des objets de torture, d’enfermement. Labastie fait d’Entraves une illustration des comportements dans la société de consommation. Adhérer à des règles en ayant cette impression de libre arbitre alors qu’il n’en est rien. Il faut se méfier des apparences.

Année : 2009
Édition : Ed. x/x
Matériaux : Porcelaine
Untitled
Mathieu Mercier

Untitled

Année : 2003-2006
Édition : (pièce unique)
Matériaux : Masque. Acier, cuir, bois, plexiglas (Steel, leather, wood, plexiglass)
Hauteur : 164 cm
Largeur : 39 cm
Profondeur : 39 cm
Salon de beauté, Fauteuil
Gosha Ostretsov

Salon de beauté, Fauteuil

Salon de beauté présente un vieux fauteuil qui supporte le corps fantomatique d’un docteur “savant fou”, c’est une œuvre qui décrit un sentiment de perdition et d’abandon, de temps qui passe, des angoisses de la société sur le paraitre, une société toujours en quête de jeunesse et de beauté éternelles.

Année : 2008
Édition : (pièce unique)
Matériaux : Fauteuil avec bras et moteur
Hauteur : 80 cm
Largeur : 80 cm
Profondeur : 66 cm
Castor
Markus Schinwald

Castor

Markus Schinwald a longtemps travaillé dans la mode, il nous montre ainsi son “savoir faire” dans l’habillage des corps. Les portraits qu’il réalise ressemblent à ces portraits d’aïeuls, poussiéreux et étranges qui ornent les vieilles demeures familiales à l’abandon. Il ajoute à ces visages fermés un habillage mécanique qui vient mettre en exergue le manque d’expression, qui révèle l’absence d’émotion. Dans Castor, l’objet de torture devient une continuité logique au portrait traditionnel, comme un cri du sujet exprimant la parole qu’on lui a confisqué.

Provenance : Galerie GióMarconi. Acquisition en 2010.
Année : 2010
Édition : (pièce unique)
Matériaux : Huile sur toile
Hauteur : 76,5 cm
Largeur : 63,5 cm
Rosalind
Markus Schinwald

Rosalind

Provenance : Galerie GióMarconi. Acquisition en 2010.

Année : 2010
Édition : (pièce unique)
Matériaux : Huile sur toile
Hauteur : 119 cm
Largeur : 81 cm