Putain de guerre

du 04 octobre 2014 au 13 décembre 2014

Présentation PDF

Le Musée des Beaux-Arts de Charleroi s’associe aux commémorations de la Guerre 14-18 en présentant PUTAIN DE GUERRE, une exposition qui mêle la plupart des pratiques visuelles actuelles pour évoquer la guerre aujourd’hui et les désastres humains qu’elle engendre.

La guerre fut longtemps considérée comme un art. Ses valeurs furent longtemps louées, ses sacrifices exaltés, ses bénéfices encensés et ses protagonistes glorifiés. Si elle est de nos jours appréhendée autrement, si elle prend aujourd’hui d’autres formes, elle n’en a pas moins les mêmes résultats, identiques depuis la nuit des temps.

En ce début de 21e siècle, soit tout juste cent ans après la « der des ders », après d’innombrables commémorations, excuses et pardons, après de vains et encore tout récents « plus jamais ça », la guerre est plus que jamais au coeur de nos existences. Virtuellement, tout autant que paradoxalement, elle est devenue notre quotidien, fait terriblement banal, véhiculé par des médias omniprésents. PUTAIN DE GUERRE, exposition conçue par Jacques Cerami (Galerie Jacques Cerami – Couillet) dans un espace-temps à dimension humaine, tente de redonner « corps » à ceux dont le statut, qu’ils soient soldats engagés, rebelles, simples civils, est désormais celui de « dommages collatéraux ».

Ici, la guerre est personnifiée et prend visage : celui d’une jeune enfant terrorisée, d’un GI mutilé, d’une mère désespérée. Toute l’horreur se concentre en un moment précis, celui ou le photographe de guerre, en temps réel, rend compte du chaos. Là, les témoignages de ceux qui ont survécu, vétérans qui nous font réfléchir au sens à donner aux combats, à un « après » rendu (im)possible. Là encore, un cercueil au poing levé, un squelette patriote, des enfants-bombes mis sous cloche évoquent l’absurdité cynique et implacable d’une guerre sans merci. Ici enfin, un corps désarticulé, des soldats au sol, un cavalier en lutte, nous rappellent que derrière chaque acte de guerre, derrière les chiffres, les listes et les statistiques, des destins se brisent… La guerre a un prix.

Putain de guerre
Sans titre
Werner Reiterer

Sans titre

Annonçant dans une église l’heure d’embarquement pour le paradis ou la fermeture du ciel sur une pancarte, faisant battre le cœur d’une femme dans une gazinière, Werner Reiterer bouscule le spectateur, l’invite à rentrer dans un univers absurde où tous les codes sont détournés. Le visiteur est souvent acteur de l’œuvre mais il est surtout toujours invité à la réflexion, à réinterroger les conceptions préétablies. L’art de Werner Reiterer est un équilibre parfait entre cynisme et comique.

 

Provenance : Galerie LoevenBruck. Acquisition en 2008.

Année : 2008
Édition : Ed. 2/3
Matériaux : Bois et plâtre peints
Hauteur : 84 cm
Largeur : 58 cm
Profondeur : 200 cm