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Jeffrey Silverthorne – Hommage

« Le passage du temps et la mort sont mes obsessions depuis que je suis enfant. Qu’est-ce que le temps, d’où vient-il et où va-t-il ? Je me demandais la même chose à propos des gens : d’où viennent-ils et où vont-ils ?» écrivait Jeffrey Silverthorne.

« Photographe des figures cabossées », Jeffrey Silverthorne s’est éteint mardi 07 juin 2022, laissant derrière lui une œuvre forte et singulière qui n’aura cessé de nous fasciner et de nous interroger.

«Female Impersonators», «One ring circus», «Boystown», «Morgue», «Coastal Waters »… Jeffrey Silverthorne a depuis la fin des années 1960 élaboré un corpus photographique explorant tour à tour désir, enfermement, perte, vieillissement et mort, angoisses humaines et limites du corps et de l’esprit.

Les cadavres de la morgue de Rhode Island, les travailleuses du sexe de Nuevo Laredo, ou encore les personnes trans rencontrées au Homestead Café, ville de Providence, sont autant de modèles que l’artiste a photographié et mis en scène au sein de portraits et tableaux photographiques situés entre réel et fiction.

À contre-courant du style documentaire, ses travaux restent énigmatiques. Parlant des « évènements dans leur intériorité », captant les « moments les plus éloquents », ses photographies laissent « la place au non-dit » et resteront à jamais « ouvertes à l’interrogation », comme l’écrivait l’artiste.

 

Visuel : Jeffrey Silverthorne, Woman who died in her sleep (Série Morgue), 1972. ©Collection Francès.

 

En 2009, la Fondation Francès inaugurait sa première exposition avec “Mort ou vif” faisant dialoguer la série Morgue de Jeffrey Silverthorne et celle d’Andres Serrano.