Seydou Keïta – Sotheby’s Auction #4

A moorish Haratine woman posing with her daughter on a checkered blancket, print 1998, éd. x/x, 54 x 31 cm
Acquise en 2010 chez Grisebach.

Untitled, 1952-55, print 1998, éd. x/x, 54 x 49,5 cm
Acquise en 2010 chez Phillips New York.

Artiste photographe né à Bamako au Mali, Seydou Kaïta dresse le portrait de son territoire à travers le regard d’hommes et de femmes. À l’âge de 14 ans, il reçoit de la part de son oncle son tout premier appareil photo. Nous sommes en 1935, et la passion dévorante qu’est la photographie le tenaille. Armé de son Kodak Brownie, il commence à photographier d’abord ses proches afin d’élargir son travail sur une communauté toute entière d’Afrique de l’Ouest.

Seydou Keïta ouvre son studio en 1948 et se spécialise dans le portrait en noir et blanc. Des personnes de tous horizons et de tous milieux sociaux se rendent à son atelier pour se faire tirer le portrait : Seydou leur proposait alors des vêtements, des bijoux et objets, ou les clients les apportaient, et il ajustait les poses des modèles. L’objectif de ces mises en scène est de donner la plus belle image de ses clients.

A moorish Haratine woman posing with her daughter on a checkered blancket représente une mère et sa fille servant le thé sur un plateau d’argent, à même le sol, sur un tapis. Les photographies en noir et blanc de Seydou Keïta dissimule les couleurs des tissus et ornements africains mais renforce les expressions des visages.

La photographie Sans titre représente quant à elle un homme assis, tenant deux bébés dans ses bras. Peut-être ses enfants, des jumeaux, un portrait de famille plutôt heureux, malgré les apparats simples.

Il réalise des milliers de portraits de maliens, un témoignage unique sur cette société des années 50. Il vend ses clichés à sa clientèle à des prix dérisoires pour répondre à toutes les bourses.

« La technique de la photographie est simple, mais ce qui faisait la différence, c’est que je savais trouver la bonne position, je ne me trompais jamais. Le visage à peine tourné, le regard vraiment important, l’emplacement des mains… j’étais capable d’embellir quelqu’un. À la fin, la photo était très belle. C’est à cause de ça que je dis que c’est de l’art. »
Seydou Keïta, Bamako, 1995/1996 © André Magnin

Découvert en Occident dans les années 90, la première exposition personnelle de Seydou Keïta eut lieu en 1994 à Paris à la Fondation Cartier, et fut suivie de nombreuses autres. Il est à ce jour reconnu comme le père de la photographie africaine et un des plus grands photographes portraitistes de ce siècle.

Seydou Keïta est principalement représenté par la galerie Magnin-A en Europe et par Danziger aux USA depuis 2019.

Deux grandes expositions lui sont consacrées en 2016 au Grand-Palais à Paris, et en 2018, «  Seydou Keïta, Bamako Portrait » au Foam Fotografiemuseum à Amsterdam Pays-Bas.

Il est toujours représenté dans les grandes foires internationales telle que l’Armory show et les 1-54 de New-York et Marrakech, c’est un artiste de référence, pérenne.
L’artiste est de nouveau consacré en juillet 2019, car l’un des plus grands collectionneurs d’art africain, Jean Pigozzi, fait don de plusieurs clichés de Seydou Keïta issues de sa collection dont 45 œuvres au MoMA de New-York.