Philippe Decrauzat nommé au Prix Marcel Duchamp

 

Créé en 2000 par l’Adiaf (Association pour la diffusion internationale de l’art français), le Prix Marcel Duchamp a pour ambition de « mettre en lumière le foisonnement créatif » de la scène contemporaine française. Pour cette 22e édition, 4 artistes ont été nommés : Giulia Andreani, Iván Argote, Mimosa Échard et Philippe Decrauzat, artiste de la collection Francès.

 

« Je tire le fil d’une histoire connue et la déroule aujourd’hui. Mon travail tisse des références à la fois historiques et contemporaines. Je joue avec l’histoire de la peinture abstraite tout en l’utilisant directement. »

Philippe Decrauzat

Diplômé de l’École Cantonale d’Art de Lausanne (ECAL) en 1999, Philippe Decrauzat développe une pratique pluridisciplinaire (vidéo, peinture, installation) en dialogue avec l’histoire de l’abstraction géométrique. Mêlant formes géométriques et effets d’optique, ses œuvres reprennent notamment les procédés de l’Op Art et le vocabulaire formel de l’art minimal. Plus que de simples citations, elles entretiennent un rapport critique avec cet héritage du XXe siècle et questionnent le statut même de l’image.

Pour l’artiste, le dialogue entre son œuvre et le spectateur prend une place prépondérante dans le propos et la viabilité de ses créations. Dans Mirrors par exemple, une acrylique sur toile de 2008, actuellement présentée dans l’exposition SPACE ODDITY, Philippe Decrauzat s’attache à déstabiliser notre perception. Avec une gamme chromatique restreinte, il manipule et assemble les lignes, les juxtapose, les superpose pour créer des rythmes, des séquences qui multiplient les distorsions visuelles et effets d’optiques. Le support ondule, se dilate, se creuse devant nos yeux. L’image se dissout aussitôt qu’elle se manifeste. Cette « pulsation » donne l’impression que l’image, la toile même s’altère. Dans Mirrors, le châssis semble abîmé, le support penché, tordu. Chez Decrauzat, les lignes font vibrer la surface de la toile, elles troublent la planéité du tableau et confèrent à ses œuvres une présence spatiale. Elles débordent du champ de la peinture, glissent de leur support pour envahir et restructurer l’espace physique de la salle d’exposition. La peinture est dépaysée. [1]

Philippe Decrauzat ouvre ses toiles au spectateur, provoquant à la fois son corps et son œil.[2] L’image nous touche et nous meut, elle influence notre posture et infuse notre regard, persistant dans notre rétine.

Pour le Prix Marcel Duchamp, l’artiste présente deux espaces distincts avec des « shaped canvas » et une « boucle » cinématographique, relayant “l’expérience spatio-temporelle du corps dans l’exposition”. L’ensemble replace le spectateur et son expérience au coeur même de l’oeuvre.

Il nous extrait d’une contemplation passive et nous plongent dans une réception active et sensible. L’oeil, moteur de l’oeuvre, devient le lieu où se manifestent et se meuvent l’image et ses distorsions.

 

Découvrez l’œuvre Mirrors de Philippe Decrauzat au sein de SPACE ODDITY, une exposition de la Galerie Françoise.

Informations pratiques :

  • Jusqu’au 12 novembre 2022
  • Du mercredi au samedi de 11h à 19h
  • 27 rue Saint Pierre, Senlis
  • Contact : be@galeriefrancoise.com

 

Pour plus d’informations concernant l’exposition Space Oddity, téléchargez le communiqué de presse ici.

Pour plus d’informations concernant le Prix Marcel Duchamp, consultez le site de l’Adiaf et celui du Centre Pompidou.

 

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[1] Éléonore Josso, « Du dépaysement en peinture ». Pratiques picturales : La peinture hors de ses gonds, Numéro 01, juin 2014 https://pratiques-picturales.net/article20.html

[2] ACUMEN MAGAZINE https://galeriejoseph.com/2022/06/02/philippe-decrauzat-2/