Exposition femmes photographes de guerre – 8 mars au 31 décembre 2022

Du 8 mars jusqu’au 31 décembre 2022 le Musée de la libération de Paris – le musée du Général Leclerc – le Musée Jean Moulin le Kunstpalast de Düsseldorf organisent une exposition dédiée aux femmes photographes de guerre. Au travers du regard de huit photographes, vous pourrez découvrir des visions de 75 ans de conflits, des années 30 jusqu’aux guerres récentes.Elles nous racontent le récit civil et militaire de conflits internationaux.

À cette occasion, penchons-nous sur une artiste de la collection que nous retrouverons dans cette exposition. Originaire d’Alsace, Christine Spengler a dès ses 23 ans entamés une carrière en tant que photographe de guerre, couvrant différents fronts et immortalisant des conflits forts et historiques. Elle découvre cette vocation en se rendant au Tchad en 1968, voulant ainsi œuvrer sur un travail de reporter. S’ensuit alors quarante ans de guerre, où elle se fera connaître pour ses photographies sur les guerres du Vietnam, d’Irlande du Nord et d’Irak.

Elle prend Robert Capa comme inspiration majeure. En temps de guerre elle cherche avant tout à saisir l’espoir, cherchant la lumière dans le chaos au sein de clichés en noir et blanc. En effet, Christine Spengler ne s’attarde pas spécifiquement sur les hommes soldats au combat. Elle se penche davantage sur une autre facette, bien moins vue, bien moins imaginée, la face cachée des conflits. Elle nous montre les femmes combattantes, les civils et surtout les enfants, symbole de paix et de l’avenir. Un parti pris en faveur de l’émotion plutôt que le choc. Cependant son œuvre laisse entrevoir l’état désastreux des évènements au travers d’un décor en ruine semé de métal. Nous pouvons illustrer cela par deux photographies prises lors du conflit en Irlande du nord débutant en 1960. En 1972, elle capture un moment qu’elle intitulera Belfast. On peut y voir une jeune fille tenant un drapeau noir avec une croix blanche, symbole du catholicisme. Une rue déserte se profile jusqu’à l’alignement de véhicules blindés, bloquant la voie afin d’assurer un cortège funèbre pour un membre de l’IRA. Une seconde photo, prise la même année à Londonderry, donne à voir un groupe d’enfants, le sourire aux lèvres, jouant au bord d’un brasier dans une rue jonchée de débris, dévastée par le conflit.

Dans tout cela Christine Spengler explore une face sensible de la guerre, impliquant les populations qu’on ne voit pas, ceux qui subissent et sont dans l’obligation d’évoluer dans cet environnement de destruction. Cette thématique de l’enfance, on peut également la retrouver dans certains de ses tirages vietnamiens, notamment dans Enfants nageant dans le Mékong, nous affichant une violente innocence.

Lors d’une interview pour Polka Magazine, la photographe revient sur son œuvre qui dialogue tristement avec le contexte de la guerre en Ukraine. Entre bombardements et vies détruites, ses photos n’ont jamais cessé de faire écho au monde qui nous entoure.

Save the date !

 

8 mars au 31 décembre 2022-03-24

 

Musée de la Libération de Paris
Musée du Général Leclerc
Musée Jean Moulin

 

4 Avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy
75014 Paris
(Place Denfert-Rochereau)
Téléphone : 01 71 28 34 70

 

Visuel : Christine Spengler, Belfast, 1972, Edition non limitée, 68,5 x 99,5 cm

Christine Spengler, Londonderry, 1972, Edition non limitée, 68,5 x 99,5 cm

Christine Spengler, Enfants nageant dans le Mékong, 1974, Edition non limitée, 68,5 x 99,5 cm