Fondation Francès

Vestige

Pour sa treizième exposition, la Fondation Francès invite l’artiste anglais Gavin Turk à venir dialoguer avec des œuvres de la collection.

À travers la peinture ou la sculpture, Gavin Turk recycle le travail de ses prédécesseurs, icônes de l’art moderne tels que Jackson Pollock, Andy Warhol ou encore Jasper Johns. Il joue avec l’histoire de l’art, revisite ses codes, questionne le mythe de l’artiste et, plus largement, les modes de vie dans notre société.

Gavin Turk met l’objet au cœur de sa recherche, qu’il s’agisse d’une œuvre  de Pop Art ou d’un sac poubelle. En réalisant des gobelets ou des sacs de couchage en bronze peint, il bouscule les notions de valeur et rend au déchet son rôle de témoin d’une culture, d’une époque, une trace laissée par l’homme.

L’exposition nous interroge sur la place que nous laissons à ces résidus de l’humanité, qu’ils soient matériels ou humains. Des résidus issus de l’Histoire de l’art ou de nos vies contemporaines, qui se retrouvent recyclés, transformés et réinventés par les artistes contemporains.

Cette exposition fait aussi référence au documentaire réalisé par l’artiste brésilien Vik Muniz, Waste Land (2011), dont l’action se déroule dans la plus vaste décharge du monde «Jardim Gramacho», en banlieue de Rio de Janeiro. L’artiste fait des «catadores» (trieurs de déchets) les héros de toiles célèbres comme La Mort de Marat de Jacques Louis David (1794), dans des mises en scènes composées à partir d’objets et de matériaux issus de la décharge.

Le recyclage de ces vestiges de l’humanité apporte de la valeur à ce qui n’en a plus, met en avant des hommes et des objets que l’on ignore et redonne du sens à ce qui est exclu. Ces œuvres contemporaines traitent de l’abandon, celui d’un homme ou d’un objet, de l’abandon de soi.

Comme à son habitude, un dialogue est proposé avec des œuvres de la collection, tels que : Roger Ballen, Guillaume Bresson, Jake et Dinos Chapman, Subodh Gupta, Sophie Kuijken, Jean Revillard et Florian Süssmayr.