Fondation Francès

Stigmates

Cette nouvelle exposition dialogue traite de la force d’une peinture à travers le temps en confrontant les œuvres de l’artiste invité Philip Gurrey à celles, issues de la collection, de Jake et Dinos Chapman, George Condo, Hans-Peter Feldmann, Rachel Labastie, Mathieu Mercier, Gosha Ostretsov et Markus Schinwald.

Cette exposition sera, une nouvelle fois l’occasion d’expliquer pourquoi et comment l’art contemporain est une suite logique de l’histoire de l’Art, dont l’esthétique, la transgression, le temps qui passe forment une œuvre universelle et finalement intemporelle.

Revisiter des œuvres de l’histoire de l’art, défier le temps qui passe et en laisser des cicatrices visibles pour rendre palpable l’invisible, voilà ce dont parlent la vingtaine d’œuvres rassemblées dans l’exposition dialogueStigmates.

Ce corpus d’œuvres soulève de nombreuses questions :

comment apporter une forme moderne aux œuvres classiques et parfois oubliées de l’histoire de l’art ?

comment les artistes contemporains s’approprient-ils ces œuvres ?

comment assurer une continuité entre l’art du passé et celui d’aujourd’hui ?

Le temps qui passe laisse parfois filer et s’échapper des blessures enfouies. Les artistes, ici réunis par la Fondation Francès, ont décidé de les révéler, de libérer les fantasmes cachés et d’exorciser les états schizophrènes en les dévoilant au grand jour : Markus Schinwald pose sur ses portraits de style Second Empire des appareils de tortures, Rachel Labastie confectionne des entraves fragiles, Philip Gurrey s’attache à révéler l’âme de portraits blessés et torturés avec une grande intensité dramatique, Jake et Dinos Chapman relatent le temps qui passe et ses effets sur l’art et sur nos corps à travers une peinture ancienne, Hans-Peter Feldmann “blesse” le visage d’un portrait ancien altérant à la fois sa beauté et notre sensibilité. De son côté, George Condo repense la peinture contemporaine à travers des œuvres anciennes et y fait directement référence : pour Stigmates c’est de Goya dont il est question, d’une violence oubliée avec le Saturne dévorant ses enfants, réinterprété par Condo dans une violence imaginaire et fantasmée, toutefois moins abrupte que l’originale. Mathieu Mercier, quant à lui, efface les visages pour ne laisser apparaître qu’un masque, mi-tribal, mi-sportif et c’est pourtant dans ce vide qu’apparaissent les traces de nos cicatrices. Enfin Gosha Ostretsov révèle une obsession universelle et intemporelle, l’objet a perdu sa peau mais l’homme continue à interroger l’histoire.

Cette nouvelle exposition “Stigmates” est fidèle à l’esprit de la collection de la Fondation Francès : nous faire réfléchir sur les excès de nos vies, ceux qui nous fascinent et nous façonnent. L’exposition Stigmates s’inscrit dans un processus de sensibilisation des publics à l’art contemporain. La médiation culturelle s’applique à mieux expliquer et situer ces œuvres dans l’histoire de l’art.