Née en 1926 à Dilligen, en Allemagne. Décédée en 1987 à New York, États-Unis.
Fille d’un marchand de textile juif, Hannelore Baron grandit dans l’Allemagne des années 1930. Face aux persécutions du régime nazi, elle fuit avec sa famille et émigre aux Etats-Unis en 1941. Traumatisée à vie par les violences du régime, en particulier par la Nuit de Cristal en 1938, elle souffre de claustrophobie et de profondes dépressions qui la pousseront à vivre en retrait, souvent recluse chez elle.
Installée à New York, elle étudie l’illustration de mode, mais développe sa pratique artistique de manière autodidacte à la fin des années 1950. C’est la nuit, une fois ses enfants endormis, qu’elle se consacre à la création. Elle réalise des assemblages et collages de petits formats, mêlant papier, textile, encre et aquarelle. À partir de 1976, elle y insère des monotypes. Au cœur de ses créations, l’artiste explore pleinement le potentiel expressif de ses matériaux, cultivant accidents et effets de matière. Les rares figures qu’elle représente sont confinées dans des boîtes, entravées par des ficelles ou des cordes — métaphores d’un enfermement à la fois physique et psychique.
Refusant de titrer ses créations, elle confie aux matériaux eux-même la charge d’exprimer toute la souffrance humaine, la sienne et celle du monde d’après-guerre. Comme le souligne, Isabelle Dervaux, plutôt que de recourir à une description littérale, Hannelore Baron donne corps à la violence par les jeux de texture et de couleur.
Son œuvre, profondément intime et confidentielle, “est une déclaration sur la condition humaine,“ confie l’artiste.