L’œuvre d’art est une conception
née de la pensée universelle et de l’esprit humain,
elle n’a pas de frontière,
elle s’offre à tous les regards.

L’œuvre donne aux idées
une existence sensible qui
leur correspond, elle renferme
un contenu dont il est pertinent d’étudier l’origine.

La Fondation bénéficie d’un fonds de près de 800 œuvres d’art que ses fondateurs ont souhaité partager avec le plus grand nombre.

Ouverts à toutes les expressions contemporaines, Estelle et Hervé collectionnent avec la volonté farouche de soutenir la création vivante.

La constitution de leur collection s’effectue au fur et à mesure de leurs découvertes artistiques.

Un constat à postériori devient alors évident, un fil rouge se dessine en l’Humanité et ses excès, se révélant progressivement à travers leurs choix. L'Homme et ses souffrances, l'Homme et ses violences, l'Homme et ses croyances, l'Homme et ses désirs, l'Homme et ses délires, l'Homme et ses défis, l'Homme et ses horreurs, l'Homme et ses peurs, l'Homme et ses fantasmes.

L'Homme sous toutes ses coutures, nu, sans fard, ni faux-semblant.

L’être humain devient alors une source d’inspiration et de convictions affirmées : une ligne directrice affichée lors de la première rétrospective de la collection, XXH à Gand au Musée Dr Guislain et affirmant plus que jamais son statut de collection radicale.

La collection réunit 320 artistes

issus de 50 pays s’exprimant

aussi bien à travers des peintures,

des photographies, des sculptures,

des installations, des vidéos,

des objets détournés…

Si on trouve dans la collection de grands noms qui sont sur le devant de la scène comme Adel Abdessemed, Kader Attia, Éric Fischl, Nan Goldin, Andres Serrano, Diane Arbus ou Larry Clark, Estelle et Hervé Francès restent attentifs à la découverte de nouveaux talents tels que Guillaume Bresson, Mircea Suciu ou Justine Pluvinage.

La curiosité reste le leitmotiv pour enrichir leur collection.

Ils parcourent les foires avec attention, s’informent par les ventes aux enchères et apprennent de leurs échanges permanents avec les critiques d’art, commissaires, conservateurs ou directement par les artistes.

« Nous aimons découvrir de nouvelles et jeunes galeries car elles osent, elles sont le vivier de la création artistique.

Leur équilibre financier est parfois précaire, les encourager c’est offrir un avenir aux artistes mais aussi à notre collection. ».

Le rôle d'un collectionneur n'est pas de formater son goût et les modes d'expression artistique mais de révéler la plus grande des diversités.

Finalement collectionner c’est éprouver des frissons, suivre ses sentiments et lâcher prise de temps à autre.

Estelle et Hervé Francès se le prouvent à chaque nouvelle acquisition : « Notre juge de paix, c’est l’idée avant la beauté, l’impact avant l’esthétique, la réflexion avant la mode, l’audace avant toute autre chose ».

La date de création d’une œuvre qualifie une époque, un style, une tendance, un marché.

La collection Francès défend clairement la création contemporaine avec une grande place dédiée aux artistes vivants et à la jeunesse de leurs œuvres avec en particulier près de 70 % des œuvres crées dans les années 2000, près de 20% dans les 80’/90’ et seulement 8 % dans les années 60’/70’.

Quelques œuvres plus anciennes ont été acquises par cohérence scientifique pour compléter le fonds photographique notamment avec Diane Arbus, Irving Penn, Robert Mapplethorpe ou encore Richard Avedon.

La collection est un work in progress, depuis ses débuts son visage se modèle.

Une prédominance de la photographie jusqu’aux années 2010, tenue par une politique d’acquisition soutenue.

Et depuis se forge un meilleur équilibre avec des acquisitions de peintures, en particulier celles de la jeune création contemporaine présentent sur le marché international, à l’image de Guillaume Bresson, Adrian Ghenie ou encore Lynette  Yiadom Boakye, mais aussi des artistes plus matures comme Jean Rustin ou Hans Peter Feldmann.

D’une collection amateur à l’origine et qui en conserve le caractère libre et indépendant, la collection s’imprègne néanmoins de l’historicité de la culture et de la division du champ politique par une psychologie de l’art éloignée du champ esthétique de l’œuvre.

Le thème de la collection « l’homme et ses excès » provoque l’échange autour de sujets centraux de notre société.

À l’image d’une peinture de Ronald Ophuis représentant une scène de viol entre prisonniers dans les camps de concentration, ou de l’inceste avec Tracey Emin et encore de la vieillesse et la mort avec Jean Rustin ou la série Morgue d’Andres Serrano.

Mais aussi des œuvres qui témoignent du génocide des nazis avec les frères Chapman, ou de la figure violacée d’Hitler d’Adrien Ghenie, les gueules cassées de Kader Attia. Sans oublier l’état de guerre actuelle avec le terrorisme et Save Manhattan de Mounir Fatmi, mais aussi la réparation de Kader Attia et l’Amour cerclé d’Adel Abdessemed (Sphère 2), pieux d’Andres Serrano, physique ou tarifé de Nan Goldin, ou encore une jeunesse brûlée entre Larry Clark et Dash Snow.

Le sexe, la guerre, la maladie, la mort, la politique etc. les oeuvres montrent ce que nous ne souhaitons plus regarder aujourd’hui.

La collection témoigne alors de l’évolution de notre société dans de multiples domaines, notamment celui de la condition féminine avec au-delà des œuvres qui peuvent traiter de ce sujet, une place rare des femmes artistes dans une collection d’œuvres d’art.