a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z

Jonathan Monk

Né en 1969 à Leicester, Royaume-Uni. Vit et travaille à Berlin, Allemagne.

À travers des peintures murales, des monochromes, des sculptures éphémères et des photographies, Jonathan Monk, en plus de lui rendre hommage, s’engage dans une entreprise de démystification de l’art, en dévoyant des œuvres souvent en proie au figement du fait même de leur inscription dans l’Histoire de l’art. Il réfléchit à la tendance de l’art contemporain à consumer les références, rendant simultanément hommage à des figures telles que Sol LeWitt, Ed Ruscha, Bruce Nauman et Lawrence Weiner. S’il se livre à des questionnements théoriques, faisant de ses œuvres le terrain idéal à l’expérimentation des liens entre image et dialectique, Jonathan Monk créé un nivellement, faisant de ses œuvres une interface de rencontre entre l’histoire de l’art – puisant son inspiration dans l’art conceptuel et minimal des années 1960-1970 – et l’histoire personnelle.

L’artiste est représenté par la Lisson Gallery (Londres, New York, Shanghai).

  • The World Without the World in Blue
  • The World Without the World in Blue
Jonathan Monk

The World Without the World in Blue

Cette œuvre nous apparaît à première vue comme une toile lacérée, notre regard étant happé par le trou béant qu’elle présente en son centre. Mais à mieux y regarder, la finesse des dentelures dément ce procédé. Suivant leurs contours et voyant ainsi s’esquisser les continents européen et africain nous sommes confortés dans l’assimilation de celles-ci à des côtes. Jonathan Monk nous donne à voir un monde évidé dont les terres sont révélées par le négatif, mers et océans s’étant mués en étendues noires. L’impression d’implosion du monde est renforcée par sa disposition sur un fil, à la manière d’un linge. Cette installation ménage des replis, entravant ainsi la lisibilité de ce qui semblait être à l’origine un planisphère, en ôtant les frontières. Si l’artiste force le sentiment d’entropie en créant un déséquilibre des deux pans, il s’efface quelque peu, laissant la pesanteur de la matière s’exprimer, s’inspirant en cela dans son choix même : le feutre comme dans son traitement, des œuvres molles des artistes comme Robert Morris. Le relâchement du tissu donne alors naissance à un monde reconfiguré, somme de tous les continents, semblable à une carte en anamorphose.
The World Without The World in Blue rend bien compte de cette reconfiguration du monde, de ce retranchement des continents mais figure aussi, par ce déséquilibre des propositions, l’impression d’une soustraction plus importante créée par les replis.

Provenance : Dvir Gallery (Bruxelles / Tel Aviv). Acquisition en 2016.
Année : 2014
Édition : pièce unique
Matériaux : feutre
Hauteur : 175 cm
Largeur : 300 cm